• haitipoeme

    « dèyè mòn gen mòn »
    derrière la montagne
    il y a toujours
    une autre montagne
     
    voyageur étonné
    sur le chemin du fer découpé
    baladeur emballé
    laisse ton âme rêver
     
    si tu prends du temps
    pour donner,pour partager
    tu connaîtras longtemps
    le secret d’aimer
     
     
    gouttes d’eau
    gouttes de vie
    un « point d’eau »
    un « point de vie »
     
     « celavi fok nou viv » 
    c’est la vie
    il faut bien vivre.
     
    passager d’un soir
    quelle pièce me laisseras tu
    pour me donner un peu d’espoir ?
     
    O Mère de la pluie
    sur les grands
    comme sur les petits
    fais pleuvoir en quantité
    les gouttes de l’amitié.
     
     
    cire et cire
    les souliers de ma main
    brosse et rebrosse
    pour un vernis sans lendemain.
     
     de leurs mains agiles
    les paysannes couturières
    de Laborde
    font revivre les scènes bibliques
    étudiées en catéchèse.
     
     
    « Sur le tissu noir
    on dessine à la craie
    les personnages de la bible
    on découpe
     on coud en applique
    sur le tissu blanc »
     
    voyageur étonné
    sur le chemin du fer découpé
    baladeur emballé
    laisse ton âme rêver
     
    Arbre de la Genèse
     arbre de Jessé
    arbre de vie
     joie de la Nativité
    la Bible s’inscrit
    dans le métal ciselé
     
    Dans le métal récupéré
    du bidon recyclé,
    les arbres magiques
    chantent l’espérance
     
    Les mains des « boss-métal » haïtiens
    partent dans l’aventure des formes.
    je voudrais
     être un cahier
    sur lequel on écrirait
    seulement des mots
    de joie.
     
     
    Je voudrais
    être une seringue
    et donner des doses
    de paix, de tolérance.
     
    Nos musiques
    donnent âme
    à nos existences.
     
    Dans nos chants
     s’envole la dureté
     du quotidien.
    Re-création
     pour affronter nos lendemains.
     
     
    dix cobs, vingt cobs
    mes pistaches, mes deux pains
    cinquante cobs, soixante cobs
    ma fritaille, mon maïs moulin
     
     
    passager de l’exil
    des mornes dénudés
    roule vers la ville
    roule vers ton rêve
    dans ton taptap
    surchargé
     
     
    arbres de vies, chargés de fruits
    fruits des sueurs de ma main
                 collée à mon burin
    arbres de vie, arbres d’oiseaux
              suées sur mon marteau
    pour que s’envolent bien loin
                 avec mes oiseaux
    les duretés de mon quotidien