« dèyè mòn gen mòn »
derrière la montagne
il y a toujours
une autre montagne
voyageur étonné
sur le chemin du fer découpé
baladeur emballé
laisse ton âme rêver
si tu prends du temps
pour donner,pour partager
tu connaîtras longtemps
le secret d’aimer
gouttes d’eau
gouttes de vie
un « point d’eau »
un « point de vie »
« celavi fok nou viv »
c’est la vie
il faut bien vivre.
passager d’un soir
quelle pièce me laisseras tu
pour me donner un peu d’espoir ?
O Mère de la pluie
sur les grands
comme sur les petits
fais pleuvoir en quantité
les gouttes de l’amitié.
cire et cire
les souliers de ma main
brosse et rebrosse
pour un vernis sans lendemain.
de leurs mains agiles
les paysannes couturières
de Laborde
font revivre les scènes bibliques
étudiées en catéchèse.
« Sur le tissu noir
on dessine à la craie
les personnages de la bible
on découpe
on coud en applique
sur le tissu blanc »
voyageur étonné
sur le chemin du fer découpé
baladeur emballé
laisse ton âme rêver
Arbre de la Genèse
arbre de Jessé
arbre de vie
joie de la Nativité
la Bible s’inscrit
dans le métal ciselé
Dans le métal récupéré
du bidon recyclé,
les arbres magiques
chantent l’espérance
Les mains des « boss-métal » haïtiens
partent dans l’aventure des formes.
je voudrais
être un cahier
sur lequel on écrirait
seulement des mots
de joie.
Je voudrais
être une seringue
et donner des doses
de paix, de tolérance.
Nos musiques
donnent âme
à nos existences.
Dans nos chants
s’envole la dureté
du quotidien.
Re-création
pour affronter nos lendemains.
dix cobs, vingt cobs
mes pistaches, mes deux pains
cinquante cobs, soixante cobs
ma fritaille, mon maïs moulin
passager de l’exil
des mornes dénudés
roule vers la ville
roule vers ton rêve
dans ton taptap
surchargé
arbres de vies, chargés de fruits
fruits des sueurs de ma main
collée à mon burin
arbres de vie, arbres d’oiseaux
suées sur mon marteau
pour que s’envolent bien loin
avec mes oiseaux
les duretés de mon quotidien